jeudi 2 juin 2016

Caroline, Caroline et Bonnie!

Bonnie, c'est le nom de notre nouvelle amie.  Le genre qui s'invite chez toi sans y être invitée.  Qui reste à coucher deux nuits de trop.  T'es tellement tanné de Bonnie, que tu te dis que si elle ne veut pas décoller, c'est toi qui va partir.  Mais Bonnie te poursuit... durant 4 jours au total!
Le lendemain de notre arrivée à Charleston, en Caroline du Sud, on annonce qu'une dépression tropicale se forme à 450 miles à notre sud-est ( tiens tiens, ça donne justement sur les Abacos d'ou nous sortons...)  On se prépare au pire.  On réserve notre place dansl la marina.  On retire les voiles et les toiles sur Blackcat.  On enlève tout ce qui pourrait s'envoler ou prendre au vent.  Un dur labeur.
Puis on attend Bonnie.  L'oeil de la dépression passe exactement sur nous, mais la dépression à été rétrogradée et ne donnera que des vents de 25-30 noeuds.  On a vu pire.  Par contre, on double les amarres sur le quai car les vagues pourraient être importantes.  Elle ne le seront pas mais on aura beaucoup de pluie.

Reste que Charleston est une ville superbe.  Il y a même une rue ''Gendron'' dans le cartier Francais!
Il y avait beaucoup d'activités pour le ''memorial day'' et on a bien apprécié.  Reniant toutes mes convictions politiques, on est allé mangé chez ''Sticky Fingers'', un restaurant aimé par Georges W. Bush!  Les côtes levées y sont renommées.  Il faut dire qu'il y avait bien longtemps qu'on avait pas mangé autre chose que du poisson dans un restaurant!

Le clou de notre séjour à Charleston demeure la visite du musée de Patriot Point.  En fait, il s'agit de 3 vieux navires de guerre américains de la 2e guerre mondiale.  Un destroyer (uss Lafffey), un sous-marin et un porte-avions ( USS Yorktown).  Visiter ces 3 navires est une belle expérience en soi, mais les gens du musée ont fait du bon boulot en recréant des batailles que l'on visionne dans les tourelles des canons du Lafffey, dans la capsule spatiale Gemini récupérée par le Yorktown.  On peut également faire un tour de simulateur de vol, ce que Mia a bien aimé.  Et puis, il y a tous les avions présents sur le pont du Yorktown (pour les amateurs: F-4 Fantom, F-14 Tomcat, A-6 intruder, SeaKing, F-111 et bien d'autres.  Au pont inférieur, il y a une dizaines d'avions de la 2e guerre mondiale ( à hélices)  et Victor a bien apprécié de se mettre aux commandes d'un avion.
Sur le pont du USS Laffey, Destroyer.

Dans la tourelle sur laquelle s'est écrasé un Kamikaze japonais en 1945

Un film présenté dans la tourelle du Laffey

USS Laffey
Porte-avions Yorktown
Avec un F-14 Tomcat
Mia couchée dans la capsule Apollo 8. Comme une vraie astronaute!








On quitte la Caroline du Sud pour se rendre à Georgetown.  Mais Bonnie nous suit.  Elle ne monte qu'à 2 miles à l'heure le long de la côte ouest.  Ce n'est pas qu'elle est méchante, mais elle lève une mer courte avec ses vents changeants et ses bourasques. On doit rouler au moteur tout le temps, appuyé par les voiles.  Il y a un contre-courant du golfstream qui longe la côte ici.   On le sait mais il m'a été impossible de savoir oû il est exactement (tout comme l'accent sur le U sur mon ordi!)
À un moment donné, on ne roule que 4 noeuds et on devrait faire 5 ou 6.  Puisqu'on longe les côte et qu'il y a beaucoup de pêcheurs dans le coin, je décide de plonger et d'aller voir sous la coque si un filet ou un crabpot serait accroché et nous ralentirait.  Heureusement, il n'y a rien.  On continue donc mais je m'écarte des côtes pour échapper à ce contre-courant. Malheureusement, notre faible vitesse dans ces conditions nous empêche de ralier Georgetown de jour.  On décide donc de poursuivre durant la nuit jusqu'à Cape Fear.  On roule toute la soirée et la nuit, au moteur et parfois aidé des voiles.  Le temps n'est pas beau.  Bonnie est encore au dessus de nous.  Les nuages sont bleu-marin.  La mer est courte et on tape.  Parfois, Blackcat se fait arrêter net dans un train de vague. Le speedo descend à 1.5 noeuds.  En soirée, une lecture attentive des cartes nous montre qu'il serait difficile de sortir de de Cape Fear, car il y a un un long haut-fond de 30 miles de long.  Par contre, si on écarte un peu notre route, on pourra rentrer au matin à Mansonboro, de l'autre côté du shoal ( qui se nomme Frying pan shoal...)

Au mercredi matin, nous sommes sur le Frying Pan Shoal, et la mer ne nous aide pas.  Ni Bonnie, qui nous envoie du vent du nord.  On se rend compe qu'il sera très difficile de remonter à Mansonrobo qui est au nord, car le vent a forcit à 20 noeuds.  On doit donc changer (encore) de destination.  On vise donc Morehead City, au nord-est.  On peut donc utiliser les voiles pour se battre contre les vagues.  Malheureusement, une heure après avoir pris cette décision, le vent tourne ( encore) et devient NOrd-Est.  Je me demande si mes instruments de vent sont déffectueux, car chaque fois que je change de bord, le vent me suit.  Mais mon Pifomètre ne ment pas.  Il y a bel et bien 15-17 noeuds de vent, ''dans le pif''!  On arrivera finalement à Morehead City à 04h00 du matin.  Distance parcourue: un peu plus de 200 miles en 43 heures, trempés et fatigués.  On met l'ancre à notre endroit habituel ( on avait passé 5 semaines à Morehead city en novembre) et on se couche, brûlés mais content d'en finir avec la mer et les Carolines.  Les 5 prochains jours de navigation se feront dansl'intracostal, protégés .  Bonnie a compris le message et a finalement décidé de s'en-aller au large, laissant Blackcat enfin tranquille!

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