jeudi 26 mai 2016

400 miles dans le Gulfstream.

Nous avions quitté Great Sale Cay, situé dans le  Little Bahama Bank ( qui fait partie des Abacos aux Bahamas)  On roule au moteur, puis on met la grand-voile pour avancer un peu plus vite.  Il y a peu de vent.  On roule 6 noeuds à cette allure et en fin de journée,

Vers minuit, on entre pour de bon dans le gulfstream qui nous pousse vers le nord à 4 noeuds de vitesse.  Comme Blackcat fait 6 noeuds, on roule donc 10 noeuds et plus.  On tient cette moyenne toute la nuit.  Au matin, le vent a faibli mais la vague a monté.  Une vague courte qui nous brasse comme un bouchon dans une rivière.  Le mal de mer n'est pas loin et on sort les Gravols...
Mais tout ça se calme dans la journée.  Il n'y a presque plus de vent, et on doit rouler au moteur seulement.  Nos réservoirs étant immenses, il est bien difficile de calculer précisément la quantité de fuel qu'il nous reste.  En milieu de journée, j'estime à 40 à 60 gallons ce qu'il reste.  Avec le gulfstream qui nous pousse toujours (à 3 noeuds maintenant), on descend le régime moteur pour éviter de trop consommer.  Je sais qu'à cette allure, on brûle probablement 1 gallon à l'heure.
Je peux donc compter sur une quarantaine d'heure de moteur... dans ces conditions.  Nous sommes rendus vis-à-vis Jacksonville au nord de la Floride.  J'aimerais me rendre à Morehead City, Caroline du Nord, mais comme on n'annonce pas de vent, je devrais le faire au moteur.  Là, ça devient un peut juste car  mes 40 gallons me feront avancer de 200 miles.  Durant ce temps, le Gulfstream me poussera d'une centaine de miles.  Mais il me reste 380 miles à parcourir... c'est trop juste, il va falloir s'arrêter avant.  Nous avons une dizaines de points de sortie que nous avons  notés.  L'autre voilier qui nous accompagne s'en va vers Chaleston, Caroline du Sud.  Il nous dit du bien de cette ville et on décide que ce serait une bon point d'arrivée.  On met donc le cap sur Charleston. Le soleil se couche pour la deuxième fois depuis notre départ des Bahamas.  La nuit sera calme et sans orages, pour une fois...
Au largede la Floride.

Restless Spirit, notre compagnon de traversée.


Nous voyons beaucoup de dauphins durant la traversée.  Ils viennent s'amuser dans la vague de proue du voilier.  C'est toujours un spectacle  magique  et Mia et Victor s'en vont les voir à la proue.  De beaux moments... Et il y a aussi cette petite hirondelle, perdue dans l'océan, qui reste avec nous quelques temps pour se reposer.  Elle refuse cependant les miettes de pain qu'on lui offre.




La toisième journée nous fait sortir du Gulfstream.  On roule ''seulement'' 6 noeuds maintenant.  Comme je n'y était jamais allé, je pensais que Charleston serait une petite ville de la côte comme les autres... petite erreur: c'est une grande ville et le traffic maritime est intense.  La VHF est constamment solicitée et pour en rajouter, les militaires font des exercices au large.  On entre dans le canal coincés entre la berge d'un bord ( récifs rocheux et courant fort) et de l'autre côté un porte-conteneur de 1000 pieds ( Maersk) et un autre de 700' (MSC).  Les deux gros klaxonnent un épais en voilier qui passe de justesse entre les deux gros porte-conteneurs.  Assez stressant, d'autant plus que les 2 premières marinas qu'on appelle n'ont plus de place pour nous et le soleil se couche dans moins de 2 heures.  On est fatigués et on cherche désespérément une marina.  La 3e sera la bonne après plusieurs essais sur la radio...  Grande surprise, on est juste à côté de Restless Spirit qui vient d'amarrer son voilier au quai d'à côté!
Charleston Harbor Marina, au pied du porte-avion Yorktown

Coucher de soleil sur Charleston

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